Vers la cathédrale de Lausanne

Attendu à la cathédrale de Lausanne pour le travail, je remonte la rue d’un pas pressé après avoir acheté un sandwich à l’emporter chez un Coréen, sandwich que j’avale en marchant afin d’éviter d’arriver en retard et de faire attendre mes collègues.

J’ai passé la dernière heure à errer dans le quartier en quête de sujets à photographier, en vain. Quelques clichés ici et là mais rien de vraiment convainquant.

Mais je me fais une raison puisque je sais comment les choses se passent. On a parfois beau être à l’affût, les clichés semblent constamment vouloir nous échapper comme pour nous montrer que rien n’est jamais acquis et qu’il faut savoir faire preuve de patience. Malgré tout, j’en garde un léger sentiment de frustration qui me collera aux basques pendant toute la durée de ce que j’ai à faire à la cathédrale.

Une fois ma mission terminée, je peux repartir arpenter les ruelles avec l’espoir d’une meilleure moisson que tout à l’heure.

Mais quelle prétention, quelle naïveté! Comme s’il suffisait de se remettre en route pour obtenir ce que l’on cherche. Au contraire, il va falloir faire preuve d’encore plus de patience et continuer à arpenter, observer, espérer. Ou tirer un trait pour aujourd’hui et reporter ses efforts à un autre jour. Ce serait peut-être la plus sage des décision et pourtant, je n’arrive pas à m’y résigner. Alors j’arpente.

Encore et encore.

Et puis soudain je les vois là, par la fenêtre. Une première série d’images et j’ai quelques danseuses dans une fenêtre.

Sur le point de m’en aller, je me retourne et cet homme dans l’escalier semble demander qu’on le fige sous son lampadaire.

C’est alors que je réalise qu’une fois de plus je me retrouve transporté dans cet espace qui m’était encore inconnu il y a quelques mois. Cet endroit, ce lieu d’abandon, de pleine conscience, de présence entière dans l’instant, cet espèce d’état que j’apprends à bénir et dont je ne profite qu’au travers de la photographie.

Un état d’entière disponibilité, où n’existent plus ni désespoir ni dépréciation, mais où seule compte l’observation de ce qui m’entoure et, si possible, la captation de ce que j’arrive à voir.

J’ai envie de dire de ce qui se présente à moi puisque parfois c’est comme cela que ça donne le sentiment que cela se passe. Les chose se matérialisent devant moi et l’image semble me dire “je suis là, prends-moi”.

Alors je m’exécute. Et parfois j’ai d’excellentes surprises…

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