Photographier pour ne pas déprimer

Si prendre des images ne remplacera jamais une bonne prise en charge thérapeutique, faire de la photographie peut malgré tout aider à se débarrasser de symptômes dépressifs.

Mais attention toutefois, il ne s’agit pas ici de photographie nombriliste postée sur les réseaux sociaux, plus encline à créer des symptômes dépressifs qu’à les soigner, mais de vraie démarche photographique.

En effet, si les réseaux sociaux avec leur culte de la personnalité et leur valorisation du beau et du parfait ont tendance à créer des sentiments de dévalorisation, l’acte de construire des images et de se préoccuper de leur mise en forme a lui au contraire pour impact de créer un sentiment valorisant bénéfique à la santé mentale de celle ou celui qui l’accompli.

Il a été démontré que la démarche créatrice mise en œuvre lors de l’élaboration d’une image photographique, toute simple soit-elle, a pour effet de provoquer un sentiment de satisfaction devant le résultat obtenu, avec pour avantage que celui-ci est quasi immédiat et facilement reproductible.

Ce sentiment peut être comparé à ce qu’on peut ressentir lorsqu’on accompli une tâche prévue ou qui nous a été affectée et dont on a réussi à s’acquitter. C’est en gros un sentiment de satisfaction devant le travail accompli.

Et cela contribue à améliorer l’estime de soi. Mais aussi à se concentrer sur une activité qui demande de l’investissement et de l’implication, ce qui permet à l’esprit de se détourner – au moins momentanément – des pensées négatives et des ruminations ayant un impact destructeur sur le moral.

Faire de la photo, c’est se concentrer sur l’instant présent. On ne se penche pas sur le passé ou sur un avenir dont on ne connaît pas le devenir mais sur ce qui se déroule à l’instant devant son objectif.

Car c’est bien connu, le meilleur moyen de vivre heureux et non pas dans les regrets d’un passé dont on ne peut plus rien changer ou dans la crainte d’un futur encore inconnu, c’est de vivre pleinement le moment présent.

Et pour cela la photographie est un outil puissant qui nous oblige à être là, dans l’instant, investi dans sa tâche et concentré sur sa quête d’images.

Pour ma part, je sais que me remettre à la photographie il y a quelques années s’est aussi fait dans le but de changer mon regard sur le monde. Il y avait l’envie de prendre des images, bien sûr, de tenter de m’améliorer dans ce domaine – évidemment! – et aussi de reprendre une activité que je regrettais de n’avoir pas explorée plus à fond.

Mais il y avait surtout un besoin de trouver le moyen de me focaliser sur ce qu’il y a de beau dans la vie. D’aller le chercher. De pousser mon esprit à se concentrer sur cette quête, non pas dans le but de faire l’autruche et de me voiler la face face aux réalités du monde, mais plutôt d’éviter justement de se laisser envahir par celles-ci et de se laisser détruire.

Pour aller plus loin, un pas supplémentaire peut encore être franchi si l’on se créé des projets autour de la photographie.

Parce que prendre des images ici et là mais sans but risque de n’avoir qu’un impact moindre sur le moral ou uniquement ponctuel. Alors que se lancer dans un projet à plus long terme, c’est se donner des objectifs, une ligne à suivre et – pourquoi pas? – une raison d’être.

Et quoi de mieux pour soigner la dépression que de se trouver une raison d’être?

Une ressource qui pourra peut-être en aider à se sentir moins seuls : Broken Light Collective

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