Fujifilm, faut-il photographier en RAW ou en JPEG?

Je prends toutes mes images avec des appareils de chez Fujifilm, que beaucoup apprécient pour les nombreuses simulations de films disponibles directement dans l’appareil et permettant d’obtenir des images d’excellente qualité sans qu’il soit nécessaire de les traiter par la suite sur ordinateur.

Ces simulations sont inspirées pour la plupart des pellicules que Fuji a produites pendant des décennies pour la photographie argentique et sont des outils fantastiques pour obtenir les tons et les couleurs qui ont fait la réputation des pellicules Fujifilm avec, toutefois, un inconvénient.

Pour que ces simulations soient appliquées dans l’appareil, le format des fichiers des images que l’on prend doit être réglé sur JPEG. Ainsi l’image obtenue bénéficiera de la simulation choisie ainsi que de la compression du fichier inhérente au JPEG qui, de manière subtile aura un impact – généralement positif et apprécié – sur le rendu de l’image.

L’inconvénient par contre est qu’il ne sera pas possible après coup de changer la simulation prédéfinie. Imaginons que vous ayez choisi d’appliquer un mode noir et blanc à vos images et que par la suite vous ayez envie de les retrouver en couleurs, et bien ce ne sera pas possible, les informations de couleur ayant malheureusement été perdues lors de la conversion en N/B.

L’application d’une simulation de film permet de gagner du temps (ou plutôt de ne pas en perdre par la suite à éditer ses images sur ordinateur), elle permet de profiter de la fameuse science des couleurs qui fait la réputation des appareils photo de chez Fuji mais elle fait perdre une souplesse bienvenue si l’on souhaite avoir un plus grand contrôle dans l’édition de ses images.

C’est la raison pour laquelle beaucoup de photographes et sans doute la plus grande partie des professionnels préfère travailler en format RAW, un type de fichier qui permet de conserver toutes les informations disponibles lors de la prise de vue. Non seulement les informations de couleurs mais aussi toutes les informations de luminosité et détail dont certaines sont perdues lors de la compression du fichier JPEG.

Concrètement, l’usage du format RAW va demander plus de travail en aval – c’est-à-dire après la prise de vue – mais il va permettre de travailler les images comme on le souhaite (et même, parfois, de sauver des images à priori ratées), comme illustré avec les images ci-dessus.

Pour ce qui est des simulations de film Fuji, sachez que les principaux logiciels d’édition d’image (tels que Lightroom ou Capture One par exemple) permettent de les appliquer à posteriori avec toute la souplesse qu’offre l’édition des fichiers RAW en donnant la possibilité de tester chacune des simulation jusqu’à ce qu’on ait trouvé celle qui nous convient.

A savoir toutefois, bien que ces simulation aient été soigneusement conçues d’un point de vue technique, les rendus d’une application d’une simulation directement dans l’appareil ou sur un logiciels de retouche ne seront jamais 100% identiques. Le mode de traitement des informations disponibles dans les pixels propre à chaque programme d’édition, la compression JPEG, tous ces paramètres auront un impact sur l’aspect final de votre image.

Faut-il, alors, photographier en RAW ou en JPEG? L’un et l’autre ont leurs avantages et inconvénients et le choix n’est pas des plus simple, d’autant plus qu’il existe une troisième voie – oui, oui, et c’est celle que j’ai choisie – qui consiste à faire les deux à la fois. Et oui, la majeure partie des appareils actuels permettent d’enregistrer une image à la fois en JPEG et en RAW et de profiter ainsi des avantages offerts par les deux camps.

L’inconvénient? Un espace de stockage dans la caméra et sur votre disque plus grand, puisque le nombre de fichiers est multiplié, d’autant plus que les fichiers RAW n’étant pas (ou très peu) compressés ils en sont d’autant plus volumineux. C’est le prix à payer pour un certain confort et une souplesse accrue qui, foi de photographe, peut s’avérer bienvenue dans bien des cas!